LA BASILIQUE DE NOTRE DAME DE LA GARDE
 
Qu'il arrive par l'autoroute, le port ou la gare, le visiteur débarquant à Marseille se place d'emblée sous la protection de la Bonne Mère. Croyant ou superstitieux, pèlerin ou promeneur, nul n'échappe à la fascination qu'exerce cette géante de 9,70 m,
hissée non sans difficultés en 1870 sur le clocher de Notre-Dame de la Garde.
Du haut de son rocher, la statue dorée de la vierge à l'enfant ne se contente pas de veiller sur la cité, d'orienter les marins ou d'exaucer les voeux des naufragés,
elle est le symbole même de l'identité marseillaise, le monument le plus connu de la ville avec 1 600 000 visiteurs annuels.
 
Autrefois isolée du reste de la ville, qu'elle domine de ses 162 mètres,
la colline de la Garde représentait un repère
pour les navigateurs et un poste d'orientation d'où l'on communiquait
par signaux de fumée.
 
 
 
 
 

 LA BONNE MÈRE

 En 1214, l'abbaye Saint-Victor la cède à un moine qui y bâtit un oratoire, déjà dédié à la Vierge.
Trois siècles plus tard, pour protéger Marseille des armées de Charles Quint, François 1er fait construire un fort,

qui servira d'assise à la basilique actuelle.

 A partir du XVIe siècle, Notre-Dame de la Garde devient un haut lieu de dévotion des marins, qui gravissent les pentes de la colline pour y déposer leurs ex-voto.
Le sanctuaire devient trop petit : en 1853, l'architecte Henry Espérandieu entreprend la construction de l'imposante basilique, dans le style romano-byzantin dont l'époque est friande.

Le clocher cohabite avec des coupoles orientales ; les pierres polychromes, dorures et mosaïques rappellent

la cathédrale de la Major et les autres monuments édifiés sous Napoléon III à Marseille et dans les colonies d'Afrique du nord.
 La basilique est consacrée en 1864, mais les travaux sont loin d'être achevés. A la mort d'Espérandieu, Révoil reprend la direction du chantier pour le décor intérieur, notamment les mosaïques et l'autel de la Vierge.
A la fin des années 1890, Paul Bérengier termine la sacristie, la crypte et le reliquaire. Œuvre collective, la construction de Notre-Dame de la Garde ne s'achèvera qu'en 1917.
 
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la colline sert de bastion à l'armée allemande ; elle sera libérée le 25 août 1944 par les tirailleurs algériens, sous les clameurs des Marseillais qui ont suivi leur progression en contrebas.
Encore visibles, les impacts de balles et le char Jeanne d'Arc, bombardé lors de l'assaut, témoignent de la violence des combats. Mais l'ordre formel du général de Montsabert a été respecté : en aucun cas, la basilique Notre-Dame de la Garde, emblème de Marseille, ne devait être détruite. Un symbole ne peut pas mourir.
 
L'intérieur de la Basilique
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Chris de Velde.